Relations discursives entre marquage faible et fort: approche multi-genre, multilingue et multimodale

Publié le 6 décembre 2018 Mis à jour le 8 janvier 2020
le 17 janvier 2019

Ludivine Crible, Université Catholique de Louvain-La-Neuve - Séminaire CLLE ERSS (14 h/16 h - Salle E412)

Les relations discursives, et les marqueurs qui les signalent, sont souvent envisagés selon une dichotomie entre implicite et explicite, en fonction de la présence ou de l’absence d’un marqueur comme mais, parce que ou par exemple (par ex. Fabricius-Hansen 2005, Hoek et al. 2017). D’autres études parlent plutôt de « force du signal » (cue strength, Asr & Demberg 2012) lorsqu’un marqueur discursif est plus ou moins systématiquement associé à une relation donnée, tandis que certaines approches prennent en compte un panel élargi de signaux exprimant des relations discursives (Das & Taboada 2018, Péry-Woodley et al. 2017). Dans cette présentation, nous présenterons le cadre d’un projet post-doctoral portant sur le signalement des relations discursives par des marqueurs faibles et forts, dans une approche multi-genre (préparé vs. spontané), multilingue (anglais vs. français) et multimodale (écrit vs. oral). Notre approche part du constat que certains marqueurs du discours, comme et, peuvent être utilisés de manière sous-spécifiée pour exprimer des relations comme la concession ou la conséquence (Spooren 1997). L’objectif est d’analyser les conditions d’emploi de ces usages, ainsi que les autres signaux lexicaux ou structurels qui viennent renforcer leur interprétation. Cette étude combine des méthodes de la linguistique de corpus (annotation, statistique multivariée) avec une perspective expérimentale (production, perception, compréhension).

Dans la première partie du séminaire, nous présenterons notre cadre théorique et les premiers résultats d’une série d’études portant sur la relation entre les marqueurs du discours, leur polyfonctionnalité et leur contexte structurel. Dans la seconde partie, nous nous concentrerons sur les ressources et méthodes sur corpus développés à cet égard, en portant une attention particulière à la taxonomie de signaux discursifs actuellement en cours de développement.

 

Références

Asr, Fatemeh & Demberg, Vera. 2012. Measuring the strength of linguistic cues for discourse relations. In Proc. of ADACA.

Das, Debopam & Taboada, Maite. 2018. Signalling of coherence relations in discourse, beyond discourse markers. Discourse Processes 55(8): 743-770

Fabricius-Hansen, Cathrine. 2005. Elusive connectives. A case study on the explicitness dimension of discourse coherence. Linguistics 43/1: 17-48.

Hoek, Jet, Zufferey, Sandrine, Evers-Vermeul, Jacqueline & Sanders, Ted J.M. 2017. Cognitive complexity and the linguistic marking of coherence relations: A parallel corpus study. Journal of Pragmatics 121: 113-131.

Péry-Woodley, Marie-Paule, Ho-Dac, Lydia-Mai, Rebeyrolle, Josette, Tanguy, Ludovic & Fabre, Cécile. 2017. A corpus-driven approach to discourse organisation: from cues to complex markers. Dialogue & Discourse 8(1): 66-105.

Spooren, Wilbert. 1997. The processing of underspecified coherence relations. Discourse Processes 24(1): 149-168.