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Thèse Mawa Dafreville
14 décembre 2022 - 14 h (D31)
Titre
Communication sensible à l’attention maternelle dans une perspective comparative : approche développementale et multimodale
Jury
Maya GRATIER, Professeure des universités, Laboratoire Ethologie Cognition Développement (LECD) (Rapporteur)
Résumé
S’inscrivant dans l’approche evo-devo, certaines hypothèses évolutives sur les origines du langage suggèrent que le contrôle volontaire de la voix pourrait être apparu dans la lignée humaine comme un moyen pour le nourrisson de maintenir l’attention et l’investissement du parent. Cette thèse avait pour but d’étudier le développement de la communication du jeune primate à l’aune de ces hypothèses. Pour cela, nous avons quantifié les signaux produits par les « jeunes » humains (N= 30) et chimpanzés (N= 11) envers leur mère selon qu’elle soit visuellement attentive ou inattentive. L’observation en condition écologique de la communication sensible à l’attention a ensuite été testée à l’aide de descripteurs d’ajustement unimodal et intermodal, respectivement définis par la capacité du jeune primate à traiter les mères visuellement inattentives (i) en évitant de produire des signaux silencieux-visuels et/ou (ii) en favorisant la production de signaux perceptibles par l’utilisation de signaux audibles et tactiles. Chez le jeune chimpanzé l’ajustement intermodal émergeait avant l’unimodal, tandis que chez l’enfant préverbal l’ajustement unimodal émergeait avant l’intermodal. De plus, chez les dyades humaines, le Langage Adressé à l’Enfant (LAE) influençait de manière concurrente ces deux ajustements ; l’ajustement unimodal était plus marqué lorsque la mère s’adressait à l’enfant, tandis que l’ajustement intermodal était plus marqué lorsque les mères étaient silencieuses. En testant ces ajustements sur des signaux spécifiques, nos résultats montraient que les signaux canoniques du développement du langage (e.g babillage, geste de pointage) n’étaient pas les seuls à s’ajuster à l’attention visuelle maternelle. Enfin, l’ajustement unimodal serait prédicteur de compétences lexicales. Tous ces résultats sont discutés au regard des hypothèses evo-devo et dans une perspective comparative sur l’évolution de la communication au sein de la lignée primate.
Mots clés : modalité sensorielle,attention visuelle,dyade mère-enfant,développement,évolution,primates
Titre
Communication sensible à l’attention maternelle dans une perspective comparative : approche développementale et multimodale
Jury
Maya GRATIER, Professeure des universités, Laboratoire Ethologie Cognition Développement (LECD) (Rapporteur)
Adrien MEGUERTICHIAN, Directeur de recherche, Laboratoire de Psychologie Cognitive (Rapporteur)
Emily GENTY, Chargée de recherche, Institut de Biologie Cognition Comparée (Examinateur)
Bahia GUELLAI, Professeur des universités, Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie (CLLE), UT2J (Examinateur)
Michèle GUIDETTI, Professeure des universités, Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie (CLLE), UT2J (Directrice de thèse)
Marie BOURJADE, Maître de conférences, Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie (CLLE), UT2J (co Directrice de thèse)
Michèle GUIDETTI, Professeure des universités, Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie (CLLE), UT2J (Directrice de thèse)
Marie BOURJADE, Maître de conférences, Laboratoire Cognition, Langues, Langage et Ergonomie (CLLE), UT2J (co Directrice de thèse)
Résumé
S’inscrivant dans l’approche evo-devo, certaines hypothèses évolutives sur les origines du langage suggèrent que le contrôle volontaire de la voix pourrait être apparu dans la lignée humaine comme un moyen pour le nourrisson de maintenir l’attention et l’investissement du parent. Cette thèse avait pour but d’étudier le développement de la communication du jeune primate à l’aune de ces hypothèses. Pour cela, nous avons quantifié les signaux produits par les « jeunes » humains (N= 30) et chimpanzés (N= 11) envers leur mère selon qu’elle soit visuellement attentive ou inattentive. L’observation en condition écologique de la communication sensible à l’attention a ensuite été testée à l’aide de descripteurs d’ajustement unimodal et intermodal, respectivement définis par la capacité du jeune primate à traiter les mères visuellement inattentives (i) en évitant de produire des signaux silencieux-visuels et/ou (ii) en favorisant la production de signaux perceptibles par l’utilisation de signaux audibles et tactiles. Chez le jeune chimpanzé l’ajustement intermodal émergeait avant l’unimodal, tandis que chez l’enfant préverbal l’ajustement unimodal émergeait avant l’intermodal. De plus, chez les dyades humaines, le Langage Adressé à l’Enfant (LAE) influençait de manière concurrente ces deux ajustements ; l’ajustement unimodal était plus marqué lorsque la mère s’adressait à l’enfant, tandis que l’ajustement intermodal était plus marqué lorsque les mères étaient silencieuses. En testant ces ajustements sur des signaux spécifiques, nos résultats montraient que les signaux canoniques du développement du langage (e.g babillage, geste de pointage) n’étaient pas les seuls à s’ajuster à l’attention visuelle maternelle. Enfin, l’ajustement unimodal serait prédicteur de compétences lexicales. Tous ces résultats sont discutés au regard des hypothèses evo-devo et dans une perspective comparative sur l’évolution de la communication au sein de la lignée primate.
Mots clés : modalité sensorielle,attention visuelle,dyade mère-enfant,développement,évolution,primates